Le calvaire des Espoirs à l'Essor breton
Disputée dans des conditions dantesques, la course à étapes française n'a pas souri -et c'est peu dire- aux coureurs du Verandas Willems-CC Chevigny. Retour sur le l'évolution de la course.
Jeudi : L'Essor breton débute avec une météo exécrable : vent, pluie, vent, pluie. Sans le moindre moment de répit, le peloton doit affronter les bosses avec un vent 3/4 dos et ainsi perdre un grand nombre d'unités au fur et à mesure que défilent les kilomètres. Les coureurs de Philippe Liénart sont victimes de nombreuses mésaventures. Boris Van Renterghem chute à trois reprises et subit une crevaison, François Dumont est victime du rythme effreiné imposé dans le peloton, tandis que Niels Vanderaerden est mis hors-délais après avoir perdu près de 25 minutes. Sten Van Gucht, désigné coureur protégé, termine 24ème. "Je n'ai jamais vu ça, s'étonne le coach des Espoirs. Avec la météo offerte, la succession de difficultés et la vitesse de course, d'environ 40k/H, n'a laissé aucune chance aux infortunés. J'ai évidemment des craintes pour demain, en espérant que tout le monde pourra repartir. Nous verrons comment les jambes répondront sachant que le temps sera meilleur".
Vendredi : La deuxième étape est relativement différente de la précédente. Le soleil de retour, les coureurs en ont profité pour modérer le rythme. François Dumont est rapidement victime d'un ennui mécanique, et doit malheureusement renoncer à repartir, le problème ne trouvant pas de solution. Note réjouissante cependant au niveau des résultats car Sten Van Gucht vient prendre une neuvième place, Brent Hofmans est quant à lui dix-huitième. La journée de samedi réserve un contre-la-montre par équipes le matin avant une dure journée l'après-midi où l'on prévoit de nouveau de la pluie.
Samedi matin : "Nous avons été faire le repérage du parcours pour ce chrono. Considérant qu'il soit très technique, le fait que nous le disputions à trois après la perte de Niels et de François, n'est je pense pas un désavantage. Bien sûr, nous ne gagnerons pas du temps sur les meilleurs mais nous ne serons pas ridicules. Le parcours en-lui même est dangereux, avec de nombreux virages à épingle. Le niveau est relevé ici, donc on y va avec l'intention de bien faire, on verra où elle nous mènera" confiait Philippe Liénart avant le départ. Sans surprise, l'équipe du CC-Chevigny ne pu suivre les meilleurs, et terminera avant-dernière de ce chrono par équipes, disputé sur des vélos de course normaux. À noter la malchance tenace, la pluie étant présente du début à la fin du parcours pour les Espoirs...
Samedi après-midi : Brent Hofmans, malade, ne repart pas. Sten Van Gucht, lui aussi touché par un virus, connaît une journée catastrophique et termine dans le grupetto. Boris Van Renterghem est le seul coureur en pleine possession de ses moyens, il finira en 38ème place. Même le mécanicien de l'équipe n'est pas épargné. Pour l'ultime étape de cet Essor breton, les coureurs se rendront sur la Belle-île aux trésors en bâteau...
Dimanche : Boris Van Renterghem est le seul coureur de l'équipe à franchir la ligne d'arrivée, tout comme 48 autres coureurs sur plus d'une centaine de partants le premier jour. Boris termine mais... malade. Une grosse partie des équipes est victime du voyage en bâteau vers l'île, ainsi le mal de mer frappe même les directeurs sportifs de l'équipe EFC-Omega Pharma Quickstep.
Philippe Liénart, tout juste sorti d'une expérience riche en émotions, fait le bilan de l'Essor breton 2014 : "Point de vue individualités, Niels n'était pas à sa place, ce n'était pas une course pour lui. Je porte toute la responsabilité de ce mauvais choix. François avait de très bonnes jambes, mais son vélo incorrect l'a condamné. C'est une grande injustice pour ce grand travailleur. Et puis pour les trois autres, que je fécilite eux aussi, il n'y a rien à faire ni à dire quand ils tombent malades. Point de vue prestation collective, il y a évidemment de la matière à améliorer, mais vu le niveau et les conditions auxquelles nous avons été confrontés, je ne peux rien leur reprocher. Les virus contractés n'ont je pense pas vocation à durer, donc les gars devraient être retapés à temps pour les prochains rendez-vous."
Cyril Pélerin, stagiaire, chargé de communication