Notre coach Philippe Liénart, acteur du Tour de France
Notre coach des Espoirs, Philippe Liénart, était parmi ces hommes de l'ombre qui ont habillé les trente derniers kilomètres de chaque étape du Tour de France. Si leur travail n’est pas forcément connu de tous, il est pourtant indispensable. Philippe nous raconte comment il a vécu la course en tant qu'acteur du Tour.
Les téléspectateurs sont habitués à voir arriver les coureurs se disputer un sprint massif, ou ces grands grimpeurs franchir la ligne dans un somptueux décor alpestre. Ce que beaucoup ne voient pas, c’est ce colossal travail de préparation, qui consiste à habiller les routes du Tour de France. Plusieurs équipes reçoivent différentes affectations ; la pose des barrières publicitaires, celle des barrières VIP et zone technique, les banderoles dans les 25 derniers kilomètres et les peintres qui se chargent des logos au sol. Au total, ils sont 70 à mettre en musique les plans de la société organisatrice du Tour, ASO. Parmi eux, il y a notre coach Philippe Liénart. Il est l’un des deux belges à avoir pris part à l’aventure juilletiste. Une aventure qui, c’est le moins que l’on puisse dire, n’est pas de tout repos.
Car Philippe dirigeait une équipe de dix personnes responsable de la pose des barrières dans les 500 derniers mètres de chacune des vingt-et-une étapes. Après avoir reçu les indications d’ASO, il devait improviser pour permettre l'arrivée la plus sécurisée et la plus adaptée aux exigences des caméras fixes de télévision. « J’avais déjà de l’expérience dans la mise en place des arrivées avec le Samyn, le Championnat de Belgique et Binche-Chimay-Binche, explique Philippe. Jamais, en revanche, je n’avais connu ce fameux rythme du Tour ».
Quotidiennement et dès 6H, ces hommes de l’ombre soulèvent les lourdes barrières et les disposent minutieusement. Le travail prend plusieurs heures, et ce n’est en général qu’à 11H30 qu’ils ont l’occasion de s’arrêter et de visiter les villes-étape. Une fois le peloton arrivé et le podium protocolaire achevé, il est temps de tout remballer. Et ainsi de suite, jusqu’à Paris. Cet effort physique n’est pas donné à tout le monde. « J’ai perdu 10 kilos depuis le début de l’année. Les étapes de montagne nous sont aussi éprouvantes que pour les coureurs, raconte Philippe. Il faut amener les barrières sur plusieurs centaines de mètres, sur des pentes excédant les 10% parfois. On arrive aussi à 2000 mètres d’altitude, où l’oxygène manque. Mais une fois arrivé au bout, comme le vainqueur d’étape, on est heureux », avoue-t-il.
Peu connus du grand public, les « hommes en bleu » ont cette année fait l’objet de plusieurs reportages. La chaîne allemande ZDF, qui a recommencé à diffuser le Tour de France pour la première fois depuis 2008, s’est intéressée à eux. Idem pour le journal français Le Point, venu témoigner de l’énergie et de la bonne entente qui règne dans la bande composée exclusivement de garçons…
Le temps d’un mois, Philippe s’est mué en compagnon de route, parcourant la France et bravant toutes les conditions météorologiques. Il a réalisé son rêve d’arpenter les routes de la plus grande course du monde, de l’un des rendez-vous sportifs les plus suivis de la planète. « Qui n’en reste pas moins très familial », nous précise-t-il. Selon lui, malgré le geste machinal, du positif ressort toujours de chaque journée. Outre le passage des Miss de la Caravane du Tour, il y a la découverte de nouveaux paysages et la perspective que promet le jour suivant. « Mon meilleur souvenir, c’est sans aucun doute le magnifique cadre qu’offrait Bagnères-de-Luchon ».
Cette aventure, qui s’apparente à une véritable épreuve physique, Philippe s’apprête à la vivre une nouvelle fois l’an prochain. « Je compte bien aller jusqu’à 100 étapes au Tour, affirme-t-il. Je me rendrai sans doute aussi sur d’autres compétitions, comme les matchs de l’Equipe de France de football, dont la société est aussi responsable. J’invite en tout cas à ceux qui en rêvent à ne pas hésiter. 10% de l’effectif est renouvelé chaque année. Il faut se lancer, car le Le Tour, c’est unique! ».
Retrouvez le reportage du journal Le Point en cliquant ici !
Photo : Quentin Fontaine
Cyril Pélerin, chargé de communication