Découvrez Gustav Basson
Le coureur sud-africain de 20 ans vient de passer près de deux mois sous les couleurs du CC Chevigny. Après avoir disputé le Tour de la province de Liège, il se prépare désormais pour le Tour de l’Avenir, qu’il devrait disputer avec l’équipe nationale. Il est intéressant de s'arrêter pour connaître son histoire, celle qui l'a conduite jusqu'ici.
Bonjour, je m’appelle Gustav Basson. Je suis né il y a vingt ans à Nelspruit, dans la province de Mpumalanga, dans l’extrême est de l’Afrique du Sud. Je suis sud-africain, ce dont je suis et serai toujours fier.
Ma relation avec le cyclisme
Quand j’étais petit, je me souviens que dès que le mois de Juillet pointait le bout de son nez, j’étais impatient de rentrer à la maison et regarder la télévision avec mon père. Pour regarder le Tour de France, admirer Marco Pantani, Jan Ullrich et Lance Armstrong se déchirer dans les cols alpins. J‘ai toujours été profondément amusé par le cyclisme, jusqu’à éprouver de l’obsession. Je suis devenu accro. Depuis, j’ai cultivé ce rêve de devenir le meilleur.
Quand j’étais à l’école, je m'essayais à de nombreux sports ; la course de fond, le rugby, l’athlétisme ou encore le taekwondo. J’ai alors pris conscience de ce qu’il fallait accomplir pour devenir l’un des meilleurs, ou simplement un bon athlète. Dès mon plus jeune âge, on m’a inculqué les principes qui permettent de faire de ce rêve une réalité : le dévouement, le perfectionnisme et le dur labeur. Aucun détail ne doit être ignoré, et chaque donnée, aussi insignifiante soit elle, doit être pleinement exploitée. C’est à cette condition que vous serez reconnu et recevrez le respect que méritent les plus grands.
Dans mon esprit, je me suis toujours considéré comme un cycliste, et j’ai toujours plaidé cette cause auprès de mon père. Seulement, mon père était conscient de l’importante charge de travail qu’incombait le métier de coureur cycliste. Il souhaitait que je fasse mes preuves à l’école, avant de pouvoir écarter les autres sports que je pratiquais.
Mon combat
En 2009, à 13 ans, j’ai été diagnostiqué avec la maladie de Scheuermann, qui affecte ma colonne vertébrale. Les médecins m’ont dit que je ne pourrai plus courir ou faire du rugby. Cette découverte a changé ma vie, et m’a ouvert les yeux sur la facilité avec laquelle les efforts accomplis peuvent être réduits en poussière. Cette maladie, je l’ai vaincue.
Mon père m’a alors cédé son vélo, et m’a prévenu que je n’en obtiendrai un nouveau que si je démontrais que j’en avais l’envie. Et qu’ensuite, je pourrai poursuivre mon rêve d’enfant.
Je me suis rendu compte que pour être le numéro un, il fallait être soi-même sur le vélo, sur le terrain et en dehors. L’investissement dans chacun des efforts doit être le plus réfléchi et le plus constant possible. Il est indispensable de développer un esprit perfectionniste, de retirer de la fierté de chaque effort, et de respecter ce travail et les personnes qui y contribuent.
Je suis convaincu que cette recherche permanente de la perfection, l’étude et l’entraînement peuvent permettre de venir à bout de tous les adversaires. Tout ce que je fais est exempt de peur, et conduit par l’humilité.
L’Afrique du Sud, mon pays
J’aime mon pays. Ce que j’apprécie particulièrement, ce sont les conditions climatiques toujours optimales. Nous connaissons de vraies journées de chaleur, ensoleillées, qui vous forcent à enfourcher le vélo et sortir rouler. Tous les terrains sont à disposition : la montagne, les routes plates et même le vent. Si vous souhaitez quelque chose en Afrique du Sud, vous trouverez.
Pour moi, le vélo n’est pas qu’un simple sport, c’est un mode de vie. Je lui exprime mon infini respect. Il me procure un sentiment de liberté. Je peux rouler aussi longtemps que je veux, où je veux. Quand je me retrouve seul, des pensées défilent. Ce moment précieux me permet de retrouver Dieu, auprès duquel je peux me confier et tout lui partager.
Les perspectives de la Belgique
La première fois que je suis entré en contact avec Jo Van Gossum, c’était en 2014 avec l’équipe juniors d’Avia Crabbé. Nous étions en train de boire un café, mon ami Christopher Jennings et moi, lorsque nous discutions sur nos objectifs et nos rêves. Je lui ai dit que je voulait me rendre en Europe, pour découvrir les secrets du métier et apprendre une nouvelle manière de rouler. Comme il avait déjà pu évoluer en Europe, avec La Pomme Marseille notamment, il a su me diriger vers Jo et Marnix Vandermeernen. Ceux qui l’avaient aidé à s’adapter au Vieux Continent m’ont accueilli les bras ouverts et donné toutes les opportunités.
Cette expérience acquise à Avia Crabbé a grandement facilité mon passage à Verandas Willems-CC Chevigny. J’ai retrouvé des personnes avec qui j’ai pu rouler il y a deux ans. Ce temps passé en Belgique doit me permettre, je l’espère, de franchir le pas et progresser vers des équipes du niveau au-dessus. J’aspire à devenir plus fort et d’enfin vivre la vie de coureur professionnel. Continuer à rouler tous les jours et m’amuser, sans avoir avoir à se préoccuper de l’argent et de percevoir un salaire pour payer les factures.
En ce moment, je loge chez mon ami Wiebren Plovie, qui roule pour VL Technics. Je suis très reconnaissant envers lui et sa famille, car ils m’ont considéré comme l’un des leurs dès le premier jour.
Si tout se passe comme prévu, je devrais participer au Tour de l’Avenir, du 20 au 27 août prochain.
Je suis tellement heureux de l’accueil qui m’est réservé, partout où je vais. Je suis beaucoup soutenu, et je tiens à remercier tous ceux qui m’ont aidé.
Au plaisir de vous retrouver sur la route,
Gustav Basson
Photo : Edith Lebleu
Cyril Pélerin, chargé de communication